Aujourd'hui, c'est au tour de Sylvie Miller de répondre à quelques questions.
Une petite bio ?
(crédit photo Cathy Coopman)
Je suis auteur, traductrice, anthologiste, et enseignante.
Ceux qui me connaissent savent que cette multi-activité s’explique par le fait
que je suis quinze dans ma tête. Grâce à mon travail de traductrice et à mes
articles, j’ai eu le plaisir de faire connaître la science-fiction hispanophone
en France. J’ai également écrit de nombreuses préfaces, postfaces ou interviews
pour différents magazines ou anthologies. Je travaille fréquemment en
collaboration avec Philippe Ward, mon compère du Noir Duo, et nous avons commis
ensemble le cycle Lasser, détective des
dieux (le tome 5 est en cours d’écriture). En solo, je travaille
actuellement sur un roman de fantasy urbaine en lien avec la Californie et son
histoire.
Quel(s) ouvrage(s)
proposeras-tu aux Aventuriales ?
Toute la série « Lasser, détective des dieux »
(éditions Critic) : Un privé sur le
Nil (tome 1), Mariage à l’égyptienne
(tome 2), Mystère en Atlantide (tome
3), et Dans les arènes du temps (tome
4).
Je mets l’accent sur le tome 4 qui n’était pas encore paru
l’an dernier, lorsque je suis venue à la première édition des Aventuriales.
Des thèmes de
prédilection ?
Je n’ai jamais vraiment réfléchi à la question. Mais si je
regarde ce que j’ai déjà écrit, en solo ou en duo, il semble que certains
thèmes ressortent. Le thème du voyage, d’abord. Il est très présent dans le
cycle des Lasser, qu’il s’agisse du déplacement dans l’espace (Lasser est
perpétuellement en vadrouille), ou du voyage dans le temps (dans le tome 4,
notamment). Mais aussi, plus largement, en tant qu’auteur, je voyage quand
j’écris, puisque je me réapproprie des époques et des lieux qui ne sont pas les
miens.
Je peux également citer un autre thème important : la
mutation. J’aime les personnages qui évoluent, qui se transforment. Je suppose
que c’est le propre de tous les personnages de romans, mais, en tant qu’auteur,
j’aime m’attacher à décrire l’évolution de mes personnages. En ce qui concerne
Lasser, les quatre tomes déjà publiés permettent de constater à quel point ce
détective a été changé par les aventures qu’il a traversées. Dans le roman que
je travaille en solo, ce thème sera particulièrement développé.
Enfin, un troisième thème me tient à cœur : le
métissage. Tout d’abord, j’adore le mélange des genres. Lasser en est un
parfait exemple, au croisement du pulp, de la fantasy, de l’humour, de
l’histoire et de la mythologie. Mais j’adore aussi le métissage chez les
personnages, ou dans l’histoire que je raconte. Dans le roman que je cite plus
haut, ce thème sera à l’honneur. Parce que je trouve que c’est dans le
métissage que se trouve la richesse.
Première fois en
Auvergne ?
C’était en 1995, à Clermont-Ferrand, lorsque j’ai participé
à une commission de choix de sujets pour un BTS dans lequel j’enseignais. J’y
suis revenue tous les ans jusqu’en 2008 (date à laquelle j’ai quitté le monde
du lycée pour aller enseigner à l’université). J’ai également passé des
vacances à plusieurs reprises dans la région.
(NDDL : j'adore les mitaines de Sylvie... bon c'est une réflexion très girly, on s'en fout, mais c'est mon blog, hein...)
Si tu étais un
artiste du passé (écrivain ou autre), tu serais…
Léonard de Vinci, parce que le personnage me fascine. Cet
homme était à la fois peintre, artiste, scientifique, ingénieur, inventeur,
anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien,
poète, philosophe, écrivain… C’était aussi un philosophe humaniste,
observateur, expérimentateur, avec un rare don de l’intuition et de l’espace.
Grand esprit de la Renaissance, il a développé des idées très en avance sur son
temps. J’admire ce côté visionnaire. Et à mon avis, ce grand Monsieur était bien
plus de quinze dans sa tête (rire).
Si tu étais un film…
Le choix est difficile. J’adore le cinéma et bon nombre de
films m’ont marquée. Mais s’il fallait en choisir un, je citerais La guerre des étoiles, de Georges Lucas.
Le premier opus de la saga Star Wars,
sorti en 1977, renommé par la suite Episode
IV : Un nouvel espoir. Pourquoi ai-je décidé de parler de celui-ci en
particulier ? Parce que je me souviens encore de la claque monumentale que
j’ai pris, en 1977, lorsque je suis allée le voir en salle pour sa sortie. Les
plus jeunes ne réalisent pas la révolution que constituait ce film, à l’époque,
tant par ses effets spéciaux que par ses scènes de batailles dans l’espace.
J’étais tellement époustouflée que j’ai immédiatement repris un billet pour la
séance suivante. Dans les années qui ont suivi, je suis devenue fan absolue de
la série. J’achetais tout ce qui avait trait à Star Wars (goodies, photographies d’exploitation…) et je lisais
tout ce qui s’y rapportait, des articles dans les revues de cinéma jusqu’aux
bouquins relatifs à l’univers (la trilogie de Timothy Zahn, ou les livres de
Kevin J. Anderson et Michael A. Stackpole, par exemple). J’avais la chance de
lire en anglais, et j’allais m’approvisionner à la librairie W.H. Smith, à
Londres. Depuis, ce côté geek de Star Wars m’est passé, même si j’ai
toujours une affection marquée pour la saga.
Si tu étais un
personnage historique…
J’aimerais avoir été une femme qui a compté dans l’histoire
par sa culture ou ses idées, ou encore ses exploits. Il y a, bien sûr, des tas
d’exemples, mais quelques-uns me viennent en tête.
Tout d’abord, Hypatie d’Alexandrie, une scientifique de la
plus haute importance puisqu’elle est la première à avoir révélé la théorie du
système héliocentrique (la terre tourne autour du soleil, non en faisant des
cercles, mais en faisant des ellipses), une révolution capitale en astronomie.
Hypatie fut aussi une grande mathématicienne et pédagogue.
Il y a également Lady Ada Lovelace, fille de Lord Byron, qui
s’est intéressée à la mécanique au début du 19ème siècle. Elle fut
un génie des mathématiques qui se distrayait en écrivant des algorithmes.
Et enfin, Amelia Earhart, l’incarnation même de LA femme
aventurière, pionnière, mais aussi libérée… Elle fut la première femme à
traverser l’océan Atlantique, en 1928. Elle fut aussi la première femme à
traverser l’océan Pacifique depuis Honolulu, et la première femme à recevoir la
médaille honorifique de la National
Geographic Society.
Et si tu étais un
animal…
Un chat, parce que je les adore. Ils sont gracieux,
mystérieux et indépendants. J’aime la façon dont les quatre matous que je
possède se sont glissés dans ma vie et imposés dans mon univers. Pour tout
dire, j’ai l’honneur d’habiter chez eux.
Ou alors une licorne, parce que c’est un animal mythique qui
me fascine. Et puis, aussi, parce que ça me ferait rire de péter des
arcs-en-ciel. Pour ceux qui ne comprennent pas l’allusion, lisez de toute
urgence l’excellentissime nouvelle intitulée Bienvenue à Magicland, de mon ami Lionel Davoust, dans l’anthologie
2015 des Imaginales. Vous en apprendrez de bonnes sur ces jolies créatures.
Ah, c'est une anthologie qui se trouve sur ma PAL... me voici émoustillée !
Merci Sylvie pour tes réponses fort sympathiques et instructives et à très bientôt à Ménétrol !!
Demain, la suite des interviews !
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